Les meilleurs livres de John le Carré

Les meilleurs livres de John le Carré

Le Carré (1931-2020) se voyait ainsi, un bohème con et un bohème prétentieux. Son père, Ronald Cornwell, était un escroc louche du West Country et un râteau dont les péchés que le Carré aspirait à expier et redoutait de répéter. Des grands dramaturges allemands (Schiller, Goethe, Kleist, Büchner), le Carré écrivait : « Je m’identifiais aussi bien à leur austérité classique qu’à leurs excès névrotiques. Le truc, me semblait-il, était de déguiser l’un avec l’autre. C’est ainsi que David Cornwell du Dorset est devenu John le Carré, qui n’est pas si secrètement resté John the Square.

Le produit de cet esprit intelligent, secret et mélancolique est une œuvre extraordinaire par son ampleur, sa cohérence, sa générosité et son esprit – sinon toujours sa variété. Des personnages familiers entrent et sortent sous de nouveaux noms. Les pères tordus et les fils angoissés abondent, tout comme les épouses apathiques et apathiques et les aventures amoureuses avec des beautés étrangères. Ces débats parfois routiniers sont sublimés par ses thèmes (loyauté, trahison, nostalgie, appartenance, fraternité et patriotisme), par ses intrigues et par ses phrases.

Et, bien sûr, par George Smiley. Le héros donnish et à lunettes de Le Carré arrive dans son premier roman, « Appel aux morts » (1961). Brillant et démodé, malin mais cocu, Smiley est la réponse mordante du Carré à James Bond. Il apparaît dans neuf romans; il est la star de cinq ans. On lui manque quand il n’est pas là. Mais pour les moments où Smiley est hors de la page, lisant de la littérature allemande dans une excellente étude de Cornouailles, d’autres personnages inoubliables remplissent ses chaussures (laides et pratiques). Mes favoris – Magnus Pym, Jack Brotherhood, Richard Roper, Barley Blair – sont fixés avec des noms sonores et dickensiens qui restent dans votre tête longtemps après que vous avez terminé leurs histoires.

Tout cela pour dire que le Carré a écrit beaucoup de bons livres, et une poignée de grands. Un espion doit apprendre à distinguer le signal du bruit. Voici ses meilleures oeuvres.

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