Critique du livre audio : « La fraude », de Zadie Smith

Critique du livre audio : « La fraude », de Zadie Smith


Qui est l’escroc titulaire du sixième roman de Zadie Smith, sur une femme de ménage écossaise dans la maison d’un romancier vieillissant dans la banlieue londonienne du XIXe siècle ? Est-ce le romancier William Ainsworth, dont la renommée et le statut social démentent une réception critique de son œuvre comme étant « généralement ennuyeuse, sauf lorsqu’elle est révoltante » ? Est-ce la gouvernante, Eliza Touchet (prononcé « touché »), qui vit avec William depuis que son cousin, son mari, l’a abandonnée des décennies plus tôt, et a depuis eu une relation amoureuse avec William et sa défunte épouse ? Ou est-ce le soi-disant demandeur, l’homme se présentant comme Sir Roger Tichborne, l’héritier d’une noble fortune qui serait mort dans un naufrage, inspirant un procès d’un an qui capte l’attention maniaque des médias et du public anglais. ?

Avec l’agilité virtuose d’un acteur dans une pièce solo, Smith, en tant que narratrice, incarne si pleinement chacun de ses nombreux personnages distincts qu’elle expose, parfois à leur insu, la manière dont chacun d’entre nous se dénature d’une manière ou d’une autre. un autre. Il s’agit d’un roman du XIXe siècle sur les mœurs dans lesquelles diverses personnes ont de très mauvaises manières, et le résultat, grâce à l’oreille parfaite de l’auteur pour le timing comique, est vigoureusement et avec insistance drôle.

Du brogue d’Édimbourg, trompeur et exagérément pittoresque, d’Eliza au fort ridicule et retentissant du King’s English d’EM Forster ; du cockney de la seconde épouse de William au patois jamaïcain d’Andrew Bogle, ancien témoin esclave du demandeur qui devient le barde de confiance d’Eliza : Smith rebondit avec agilité à travers l’empire vernaculaire sans laisser d’erreur sur son ironie omniprésente, son œil latéral vocal. Pour l’impérialisme et ses injustices persistantes, bien sûr, mais aussi pour les romans victoriens qui défendaient ses mœurs de la même manière que la horde populiste soutient le réclamant lui-même.

« Comme on dirait un romancier ! » Mme Touchet pense à l’argumentation peu solide du réclamant. « Comme il ment pour dire la vérité !



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