Critique de livre : « Lumières », de Sarah Perry

Critique de livre : « Lumières », de Sarah Perry

Il va sans dire qu’aucun de ces amours n’est récompensé ; dans le cas de Thomas, c'est parce que James est hétéro (improbable, il faut 10 ans à Thomas pour découvrir qu'il a une femme), et dans celui de Grace, c'est parce que Thomas, apparemment pour son propre bien, a réussi à la séparer de Nathan.

La trahison est, pour reprendre une expression de Muriel Spark, un « grand thème » des « Lumières », qui a aussi beaucoup à dire sur Dieu, la bonté et les corps célestes. Il est raconté depuis une hauteur céleste par un narrateur orotund bien que anonyme, qui se déplace avec fluidité parmi les points de vue d'au moins une demi-douzaine de personnages (dont un renard), s'adresse par intermittence à Thomas par son nom (« Regardez alors, Thomas Hart : la voiture n'est pas A 10 mètres de la gare, pare-brise maculé par la pluie déformante… ») et fait même juger Grace devant un tribunal de mœurs qui rappelle le tribunal céleste devant lequel David Niven doit plaider dans le film de 1946 « Une question de vie ou de mort ». .»

Pour moi, le personnage le plus marquant des « Lumières » est Thomas Hart. (Perry l'appelle presque toujours par son nom complet.) Assailli par un désir pour d'autres hommes qui, selon lui, ne pourra jamais être réconcilié avec sa foi, Thomas survit « en divisant sa nature de son âme ; il a donc laissé sa nature à Londres sur le quai de la gare et a récupéré son âme à Aldleigh comme s'il s'agissait d'un bagage déposé. Il n'a pas manqué de partenaires et d'amis homosexuels, même si beaucoup d'entre eux sont morts du sida en 1997 : « le pharmacien d'officine, le corniste, l'architecte raté, le professeur de langues romanes, le plâtrier, le mauvais cycliste, l'écolier, le propriétaire épuisé. d'un café de Wanstead, tous voulant finalement un oreiller entre les genoux pour se coucher confortablement et une petite vue sur les oiseaux.

Pourtant, à sa propre surprise, c'est à Aldleigh qu'il rencontre James, le grand amour de sa vie qui reste, pendant la majeure partie de sa vie, inconscient de la passion qu'il a inspirée à Thomas, qu'il considère uniquement comme un copain et un camarade. chercheur.

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