Deux livres sur des personnes adorables et peu sympathiques

Chers lecteurs,

Il y a quelque temps, j'ai trouvé une plante à couronne d'épines (Euphorbe milii) près des poubelles de notre immeuble. La plante avait autrefois été glorieuse mais a été abandonnée dans un état critique, avec des blessures suintantes de sève et des membres desséchés. Je l'ai relocalisé et effectué un tri. La plante a répondu en se redressant et en s'étendant au rythme d'une « petite boutique d'horreurs », exprimant des tentacules qui ont piqué tous les passants, moi y compris, avec ces épines titulaires meurtrières. Euphorbe milii est une plante qui peut être aimée mais jamais aimée.

Les livres regorgent de personnages de même qualité. (Comme la vie.) Ci-dessous, quelques personnages irrésistibles avec qui vous n'auriez jamais envie de prendre une bière.

—Molly

Ce court roman est une étude de plusieurs types de défiance : les filles défiant les mères, les employés défiant les employeurs, les enfants défiant la logique. Lucy Josephine Potter arrive à Manhattan à 19 ans en provenance des Antilles pour travailler comme fille au pair pour un couple riche et leurs quatre enfants. Le faisceau de son intelligence est de l'ordre de 200 000 lumens ; en quelques semaines, elle a pris la mesure du couple malheureux, captivé leurs enfants et tracé exactement à quel point elle souhaite s'impliquer dans cette famille. (Pas très.)

Lorsque la femme du couple emmène Lucy avec enthousiasme voir des jonquilles pour la première fois, la réaction de la jeune femme est typiquement, voire littéralement, coupante : l'impulsion de Lucy est de localiser une faux et de toutes les abattre. «Ils ressemblaient à quelque chose à manger et à porter en même temps; ils étaient beaux; ils semblaient simples, comme faits pour effacer une idée compliquée et inutile.

Claquant les portes lors d'une dispute, « Le Pigeon » de Patrick Süskind, sortant du cinéma, méprise
Macmillan, et probablement votre bibliothèque la plus proche

«Le chaos comme d'habitude : conversations sur Rainer Werner Fassbinder», édité par Juliane Lorenz ; traduit par Christa Armstrong et Maria Pelikan

Entretiens, 1997 (dans cette traduction)

Il s'agit d'un recueil d'entretiens avec des amis et collègues du regretté cinéaste Rainer Werner Fassbinder, de nombreuses conversations guidées par sa proche collaboratrice – et celle qui l'a retrouvé mort – Juliane Lorenz. Je mentionne ce dernier détail parce qu'il vous donne une idée de l'intimité de ces échanges, parfois à un point tel que je me suis retrouvé physiquement à détourner le regard de la page par politesse erronée « Je ne devrais pas entendre ça ».

En partie à cause de ces verrues, « Chaos » est peut-être le meilleur portrait à 360 degrés d’une personne très aimable mais antipathique jamais engagée dans le texte. Fassbinder apparaît comme un bourreau de travail obstiné, un bambin capricieux, un patron exigeant, un pousseur de boutons infatigable et un artiste qui a tout remarqué. L’une des questions posées dans le livre est la suivante : « (Fassbinder) a-t-il tourmenté les gens pour que les films se déroulent comme il le souhaitait ? Ou a-t-il fait des films pour tourmenter les gens ? (« Si seulement on pouvait le dire rétrospectivement », commence la réponse.)

Des films sur des personnes souffrant de dépressions nerveuses, Manny Farber, des paillettes, l'écriture de David Ehrlich, qui compte sans aucun doute parmi les meilleurs critiques de cinéma en activité aujourd'hui.
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Pourquoi tu ne…

Reconnaissez que lorsque Ann-Margret a grogné les paroles de la chanson « C'est un monde agréable à visiter, mais pas à vivre », elle ne faisait pas spécifiquement référence à l'esprit d'un astrologue millénaire cynique – mais à quel point le sentiment s'applique !
Dire oink comme un joyeux petit cochon face à près de 300 pages de Frederick Seidel ?
Rhapsodier le monomaniaque Nelson Denoon dans «Mating» de Norman Rush malgré tout le bon sens, tout comme le narrateur de ce roman de 496 pages (que j'aurais aimé être trois fois plus long) ?

Plongez davantage dans les livres du New York Times ou dans nos recommandations de lecture.

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