Jean-Baptiste Andrea remporte le prix Goncourt pour « Veiller sur Elle »

Jean-Baptiste Andrea remporte le prix Goncourt pour « Veiller sur Elle »

Jean-Baptiste Andrea a reçu mardi le prix Goncourt, la plus prestigieuse récompense littéraire française, pour son roman « Veiller sur elle ».

Le roman, publié par L’Iconoclaste, est une fresque tentaculaire qui suit Michel-Ange « Mimo » Vitaliani, un sculpteur nain et habile qui, à la fin de sa vie, « veille sur » son chef-d’œuvre, une sculpture mystérieusement puissante.

Andrea, une ancienne scénariste, situe « Veiller sur elle » de près de 600 pages en français, à travers plusieurs décennies tumultueuses de l’Italie du XXe siècle, y compris les années de montée du fascisme, lorsqu’un jeune Mimo se forge un lien intense avec la fille aventureuse d’une famille aristocratique.

Les 10 membres de l’Académie Goncourt, la société littéraire française qui décerne le prix, ont fait leur annonce à midi au restaurant parisien Drouant, où les lauréats sont déclarés depuis 1914. Des dizaines de journalistes se sont entassés dans le restaurant pour entendre le lauréat, qui a été choisi après 14 tours de vote.

Dans une France folle de littérature, le Goncourt est la récompense littéraire la plus convoitée, celle qui peut couronner une carrière distinguée ou en lancer soudainement une nouvelle. Parmi les anciens lauréats figurent Marcel Proust, Simone de Beauvoir et Patrick Modiano, qui a ensuite reçu le prix Nobel de littérature.

Le livre gagnant était issu d’une liste restreinte comprenant trois autres :

  • « Humus » de Gaspard Koenig, philosophe fondateur d’un groupe de réflexion libertaire, raconte la quête de deux étudiants agronomes en proie à l’angoisse climatique qui finissent sur des chemins radicalement divergents : Kevin, fils d’ouvriers, crée une entreprise de compostage à succès. et plonge dans le capitalisme vert ; Arthur, issu de la bourgeoisie bourgeoise, se bat pour sauver un domaine familial ruiné par les pesticides et emprunte une voie bien plus radicale.

  • « Sarah, Susanne et l’Écrivain », d’Éric Reinhardt, un auteur plus reconnu dont le roman de 2014 a été récemment adapté en film présenté à Cannes, raconte deux histoires entrelacées de femmes qui luttent pour la liberté elles-mêmes de maris médiocres et dominateurs. Sarah est une femme au foyer insatisfaite qui quitte temporairement son mari et raconte son histoire à un écrivain qu’elle admire, qui, à son tour, crée Susanne, un double fictif de Sarah.

  • « Triste Tigre » de Neige Sinno, auteur français peu connu qui vit et enseigne au Mexique, est un récit poignant de son viol par son beau-père alors qu’elle était enfant vivant dans les Alpes françaises. Il s’agit également d’une analyse puissante des problèmes liés au viol – y compris le déséquilibre des pouvoirs entre les enfants et les adultes – qui s’appuie sur les travaux de Toni Morrison, Virginia Woolf et Virginie Despentes.

« Triste Tigre » a remporté plusieurs prix, dont le Prix Femina, une prestigieuse récompense littéraire avec un jury exclusivement féminin, créée en 1904 en contrepoint du Goncourt jugé à l’époque misogyne.

Le Goncourt est accompagné d’une récompense symbolique de 10 euros (environ 10 $). Cela met également immédiatement le gagnant sous les projecteurs et tend à entraîner une forte augmentation des ventes à l’approche de Noël.

Certains lauréats, comme « L’Anomalie », un thriller de science-fiction sur les mystères entourant un vol Paris-New York qui a remporté en 2019, plus tard des contrats de traduction terrestre – bien que « L’Anomalie » se soit également vendu à plus d’un million d’exemplaires en France, un chiffre inhabituellement élevé même pour un vainqueur du Goncourt.

Le prix de l’année dernière a été décerné à Brigitte Giraud pour « Vivre Vite », qui explore les causes d’un accident qui a tué son compagnon et les petits coups du sort qui auraient pu l’empêcher. Elle n’était que la 13e femme à recevoir ce prix en 120 ans.

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