Critique de livre : « Et les hommes ? », de Caitlin Moran
Caitlin Moran faisait un discours et elle était ennuyée. Depuis des années, elle était sur ce circuit – parlant de ses livres, de ses chroniques, du féminisme et de la condition de la femme. Partout où elle allait, elle semblait se poser la même question : quel conseil elle donnait aux hommes ?
Les hommes, bien entendu, ne sont pas son domaine d’expertise. Pour commencer, elle n’en est pas une, même si elle est mariée à un homme. Elle n’en a pas donné naissance, même si elle a des filles. Sa carrière d’écrivain réussie n’a pas été axée sur les hommes ; elle est surtout connue pour ses livres « Comment être une femme » et « Comment construire une fille ». Quoi qu’il en soit, quelqu’un ne devrait-il pas demander à homme ces questions?
Moran a rejeté ces demandes en plaisantant : « Mon conseil aux hommes ? Je suppose que a) s’il vous plaît, si vous pouvez l’éviter, ne nous violez pas, et b) mettez les bols au lave-vaisselle – plutôt que suivant au lave-vaisselle ?
Les questions continuaient à venir – finalement, de la part des propres adolescentes de Moran. Mais il a fallu une conversation avec quatre garçons de l’école d’une fille – lors d’un Zoom pour la Journée internationale de la femme, rien de moins – pour vraiment la bouleverser.
« Les hommes sont simplement perçus comme mauvais ou toxiques », lui dit un des garçons. « On nous reproche tout. Les gens supposent automatiquement que nous sommes tous des violeurs.
Une fois l’appel terminé, les filles l’ont suppliée de recommander aux garçons des lectures, une émission de télévision, rien cela contribuerait à réduire l’écart entre les sexes. Elle ne pouvait penser à rien. Du moins, rien d’utile et divertissant.
Moran a changé de cap.
Le résultat est « What About Men? », une analyse irrévérencieuse, bien qu’anecdotique, de l’affirmation faite dans les forums de discussion incel, sur Reddit et dans la soi-disant manosphère selon laquelle il est plus facile d’être une femme que d’être un hétéro blanc. l’homme aujourd’hui. Et devine quoi? Elle le croit.
Pas vraiment.
En partie parce que les hommes blancs hétérosexuels sont toujours considérés comme « par défaut », écrit Moran, « c’est presque comme si les détails réels de leur vie étaient devenus transparents. Invisible. »
Et ils ne peuvent pas blâmer le patriarcat pour leurs problèmes. Pour les femmes, écrit-elle, « le changement commence avec le moment délicieux » où vous réalisez que le problème ne vient pas du vôtre. « Mais comment les hommes peuvent-ils blâmer le « patriarcat » alors qu’en tant qu’homme blanc hétérosexuel, vous ressembler le patriarcat ? Alors tu es juste dans un ‘Fight Club’ situation, où vous vous frappez au visage.
« Et les hommes? » est écrit dans le style confessionnel habituel de Moran – sauf qu’elle est défendre les mêmes personnes dont nous nous sommes habitués à ce qu’elle se moque.
Moran commence par interroger des hommes âgés de 40 à 55 ans (une tranche hilarante de la population) sur les messages qu’ils ont reçus sur la façon d’être un homme. Par exemple, de nombreux garçons apprennent qu’ils « doivent frapper quelqu’un », et il existe apparemment des règles concernant cette violence dans les cours de récréation : gifler est insultant. Un coup de pied dans l’aine pourrait être confondu avec « un peu gay ». Pour ceux qui n’ont aucune aptitude physique, il y a toujours de l’humour – « une monnaie et un pouvoir », apprend Moran.
Moran parle à un ami dans un chapitre révélateur de sa dépendance au porno. (Cette personne n’est pas un expert en soi ; juste quelqu’un avec qui elle a discuté. La majorité des sujets de Moran ont cette ambiance.) Elle adopte des normes de beauté inaccessibles pour les hommes, qui n’ont pas de mouvement de « positivité corporelle » pour inonder leur Instagram de « rouleaux, vergetures, cuisses somptueuses et fesses triomphantes et bancales ». Elle interviewe un ami nommé Hugo à propos des artistes pick-up, explore pourquoi les hommes ne vont pas chez le médecin (peur du jugement, peur de la mort, peur de paraître faible) et affronte le vieillissement.
Moran envoie également quelques conseils féminins.
À propos du sexe : les femmes ne le font pas vraiment se soucient de la taille, même si « dans les semaines, et parfois les mois, qui suivent une rupture, les femmes accuseront presque toujours leur ex d’avoir un petit pénis ».
À propos de la libido : « Les femmes sont aussi excitée que les hommes.
Sur les raisons pour lesquelles les femmes n’agissent souvent pas sur cette libido : « La chose la plus difficile dans le fait d’être une femme hétérosexuelle est que, très souvent, nous aimons le plus : vous êtes plus grande que nous ; tes belles mains fortes ; la solidité de vos bras ; le poids de ton corps sur nous… — est aussi la chose dont nous avons le plus peur.
Ceux qui espèrent une analyse sociologique des hommes et de la masculinité seront déçus. Sa force réside dans le fait d’écrire ce qu’elle sait, et il est impossible, même à l’auteur le plus intelligent et le plus complet, de résumer tout un sexe.
Et de toute façon, « Et les hommes ? n’est pas censé être exhaustif. C’est le destin drôle. Mais parfois, sans recherche d’aucune sorte pour étayer ses observations intelligentes – et non, une conversation défoncée avec les couilles de son mari ne compte pas – elle court le risque de perpétuer les stéréotypes mêmes qu’elle essaie de défaire.
En fin de compte, Moran semble aborder le monde avec irrévérence. Dans le cas de ce livre, les lecteurs devraient faire de même.