Judith Butler pense que vous réagissez de manière excessive

Judith Butler pense que vous réagissez de manière excessive

À l’époque où j’écrivais « Gender Trouble », j’appelais à un monde dans lequel nous pourrions penser à la prolifération des genres au-delà du binaire habituel de l’homme et de la femme. À quoi cela ressemblerait-il ? Qu'est ce que ça serait? Alors, quand les gens ont commencé à parler d’être « non binaire », j’ai pensé : eh bien, je le suis. J'essayais d'occuper cet espace d'être entre les catégories existantes.

Après la publication de « Gender Trouble », certains membres de la communauté trans ont eu des problèmes avec cela. Et j'ai vu que mon approche, ce qu'on a fini par appeler une « approche queer » – ce qui était quelque peu ironique à l'égard des catégories – pour certaines personnes, ce n'est pas acceptable. Ils ont besoin de leurs catégories, ils ont besoin qu’elles aient raison, et pour eux le genre n’est ni construit ni exécuté.

Tout le monde ne veut pas de mobilité. Et je pense que j'en ai pris en compte maintenant.

Mais en même temps, pour moi, la performativité met en scène qui nous sommes, à la fois notre formation sociale et ce que nous avons fait de cette formation sociale. Je veux dire, mes gestes : je ne les ai pas inventés de toutes pièces – il y a une histoire de Juifs qui font ça. Je suis à l’intérieur de quelque chose de construit socialement et culturellement. En même temps, j'y trouve ma propre voie. Et j'ai toujours soutenu que nous sommes tous les deux formés et que nous nous formons nous-mêmes, et c'est un paradoxe vivant.

Oh bon sang. J'ai, je suppose, révisé ma théorie du genre – mais ce n'est pas le but de ce livre. Je souligne que « l'identité de genre » n'est pas tout ce que nous entendons par genre : c'est une chose qui appartient à un ensemble de choses. Le genre est également un cadre – un cadre très important – en droit et en politique, pour réfléchir à la manière dont les inégalités s’instituent dans le monde.

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