Critique du livre audio : « Day », de Michael Cunningham

Critique du livre audio : « Day », de Michael Cunningham


« Day » de Michael Cunningham est un portrait gracieusement sobre du désir domestique et de la claustrophobie, suivant la trajectoire d’une seule famille avant, pendant et après le pic de la pandémie de Covid-19. Changement de perspective entre les perspectives d’Isabel ; son mari, Dan ; et son frère, Robbie, qui vit dans le grenier du brownstone du couple à Brooklyn, le récit se déroule sur trois ans, offrant un aperçu de leur vie le même jour d’avril en 2019, 2020 et 2021.

Les observations poignantes de Cunningham sur le paysage urbain qui les entoure – les jonquilles en début de saison, l’enseigne au néon bleu illuminant un atelier de cordonnerie, un hibou improbable perché sur un arbre à l’extérieur de la maison d’Isabel – capturent une idylle de quartier en voie de disparition qui fait doucement écho au cataclysme mondial.

Qui de mieux pour canaliser ce mélodrame langoureux que la lumineuse Julianne Moore, qui incarnait la femme au foyer réprimée des années 1950, Laura Brown, dans l’adaptation cinématographique du roman de Cunningham, lauréat du prix Pulitzer de 1998, « The Hours » ? Ici, la voix de Moore, une tresse tendue de fragilité et de force, incarne la « suspension sacrée » de la famille, son délicat réseau de liens conjugaux et platoniques.

Moore exprime les tensions de ce triangle inhabituel en imprégnant chacun d’eux d’une acuité émotionnelle lasse du monde. Prêts à expulser Robbie afin de donner à leurs enfants en pleine croissance des chambres séparées, Isabel et Dan ne peuvent plus éviter la vérité indescriptible selon laquelle l’amitié de Robbie est le ciment qui a gardé leur mariage intact.

L’auditeur est captivé par la compassion que Moore dégage pour ces personnages, qui fouillent dans les textes et les lettres non envoyées, composent des chansons d’amour infructueuses et utilisent Instagram pour imaginer des vies meilleures sans exprimer pleinement la frustration et l’amour qu’ils ressentent les uns pour les autres.



A lire également