Critique de livre : « Le puzzle du langage », de Steven Mithen

Critique de livre : « Le puzzle du langage », de Steven Mithen

Une pièce clé du puzzle de Mithen est la divergence entre les hominidés et les chimpanzés. Les preuves fossiles de variations dans la taille du cerveau et la forme des voies vocales entre Homo sapiens, l'homme de Néandertal, l'Homo erectus et ainsi de suite dans l'arbre généalogique permettent la datation spéculative de certains de ces sauts linguistiques. Mithen est particulièrement doué pour décrire la différenciation et la migration de l'humanité au cours des trois derniers millions d'années, et ce premier chapitre est un tour de force d'une clarté concise et fascinante.

On ne peut malheureusement pas en dire autant de tous. Dans le puzzle de Mithen, il y a de nombreuses disciplines spécialisées qui doivent nécessairement être présentées au grand public. Parfois, cependant, il fournit plus de détails que ce dont nous avons besoin par la suite. « The Language Puzzle » contient de nombreux passages mémorables, mais j'aurai du mal à me rappeler exactement comment les nucléotides modélisent les protéines, ou les distinctions précises entre les outils manuels de la période du Paléolithique inférieur.

Parfois, on a l'impression que les pièces du puzzle ont été légèrement clipsées ou coincées pour s'adapter à l'image ; bon nombre de ces disciplines n’ont pas fait l’objet d’un consensus autant que le suggère l’auteur.

Prenons l’idée du symbolisme sonore, la proposition selon laquelle certains sons dans les mots ont une relation non arbitraire avec leur signification : l’onomatopée. Il est certain que cette idée, discréditée pendant la majeure partie du XXe siècle, bénéficie désormais d’un soutien important et bien établi. Néanmoins, si l’on demandait à un petit sondage auprès de linguistes universitaires à quel point ils prennent au sérieux le symbolisme sonore, on constaterait que la question n’est en aucun cas résolue à l’unanimité comme Mithen le souhaiterait. Mais dans l’ensemble, c’est un commentateur honnête.

Mithen n’hésite pas à prendre parti dans des débats encore ouverts. Des expressions telles que « Je suis d’accord avec » ou « À mon avis » parsèment le texte. En conséquence, l’image révélée dans le dernier chapitre n’est qu’une image hypothétique – « ma meilleure photo », comme le dit Mithen. Néanmoins, il s’agit d’une pièce remarquable et vivante : un montage qui va des aboiements et des roucoulements des primates forestiers au langage écrit grammatical que vous lisez actuellement.

Il ne fait aucun doute que certains aspects du tableau de Mithen devront être redessinés. Ce n’est, de son propre aveu, que l’instantané d’un moment d’un débat qui se poursuivra à mesure que les sciences sous-jacentes se définiront davantage. Heureusement, cette fois, les sociétés savantes de Paris n'interdisent pas la poursuite du débat.

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