Critique de livre : « Je suis surtout là pour m'amuser », par Glynnis MacNicol
MacNicol a exploré ces mêmes questions dans son premier album intrigant et intime, « No One Tells You This », qui raconte l'année tumultueuse qui a suivi son 40e anniversaire, lorsque sa mère bien-aimée a succombé de manière déchirante à la maladie de Parkinson.
Dans cette suite, elle emploie un ton et un style plus durs et plus froids, échafaudés avec une teinte de défensive, comme si elle anticipait le jugement de lecteurs prudes qui serrent des perles à leur cou alors qu'ils restent bouche bée d'horreur devant son mépris des conventions. Dans la quarantaine, explique-t-elle, elle s’est habituée au mépris de « une certaine femme ».
Ce qui « contrarie vraiment cette femme », écrit-elle, « c’est que j’ai l’air de m’amuser. J'ai quitté le chemin étroit tracé pour les femmes » et, pire encore, « il s'avère que je vais bien ». Ou, comme le dit son amie parisienne Nina : « Nous sommes une attaque contre le système de valeurs de certaines personnes. »
Peut-être. Mais l'attitude piquante de MacNicol tient le lecteur à distance, conduisant parfois à la fatigue avec ses interminables descriptions de repas – tant de rosé et chocolat chaud — et des balades à vélo dans la ville.
MacNicol est sans aucun doute une critique culturelle incisive, avec un regard clair et singulier sur notre époque dominée par les médias sociaux, et c'est un plaisir de l'accompagner dans ses réflexions sur des questions de société épineuses. Mais dans « Je suis surtout là pour m'amuser », sa méfiance – et son mépris – envers le lecteur menace souvent de saper ses observations et analyses pointues, sans parler de l'élan narratif.
Pourtant, la force de la prose élégante de MacNicol préside, aux côtés de son intellect sans compromis. L'approche romanesque de la scène et des personnages qui animait son premier livre est en grande partie un délice, l'équivalent littéraire d'une longue relation avec un ami brillant. Et si ce n'est pas amusant, je ne sais pas ce que c'est.