Isekai : L’héritier de l’autre monde, l’inflexion de Jean-Louis Vill

Le genre Isekai, tout droit venu de la littérature japonaise se réécrit en traversant les mers avec Isekai : L’héritier de l’autre monde, écrit par l’auteur canadien Jean-Louis Vill. Avec son premier volume intitulé : L’inflexion, le romancier nous transporte dans un univers construit autour de la magie et d’intrigue politique. L’auteur nous en dit plus sur la création de son premier roman.

Propos recueillis par Emma Diedhiou.

Comment vous est venu d’écrire un livre, et pourquoi un Isekai ?

Tout a commencé pendant la pandémie, c’est elle la coupable ! Le fait d’avoir été restreint pendant un certains temps sur les sorties, m’a coupé, comme tout le monde, de toutes mes relations sociales. Cette coupure m’a amené à un moment, à regarder plus qu’à mon habitude la télévision. C’est comme ça que j’ai découvert les animés qui nous viennent tout droit du Japon, et plus précisément les Isekai.

Lorsque je regarde la télévision, je cherche avant tout à me divertir, je souhaite passer un bon moment. J’ai directement accroché et aimé ses univers fantastiques, qui tournent autour de l’humour, la romance, la quête etc… Mais après en avoir regardé et lu énormément, certainement pas tous, mais ceux auxquels j’avais accès, j’ai eu la frustration de ne pas trouver ce que je recherchais et je me suis dit “pourquoi pas écrire ?”. Je me suis donc lancé dans cette histoire pour moi ! C’est d’ailleurs pour ça que mon livre est adressé aux 16 ans et plus.

Vous ne travaillez pas du tout dans une branche qui s’approche de la littérature, comment s’est passé le travail d’écriture ?

Effectivement, je travaille dans le milieu de l’informatique, donc je peux dire que j’ai appris à écrire avec ce livre, et que j’apprends encore. J’ai écrit pendant huit mois pour sortir le premier tome, mais il ne s’agit que de l’écriture à proprement parler. Le travail que m’a valu ce livre est beaucoup plus long, car comme je l’ai dit juste avant m’instruire sur l’écriture du roman. J’estime que lorsque j’ai commencé, je partais à 5% de mon potentiel d’écriture, un peu comme quelqu’un qui se mettrait à l’athlétisme et qui apprend à bien courir. Car si on a eu la chance d’aller à l’école on sait tout écrire, mais bien savoir le faire, pour transporter des inconnus dans son univers par exemple, c’est autre chose. Aujourd’hui, je ne dirais pas que j’ai atteint le meilleur niveau, car je pense qu’il me reste beaucoup à apprendre, mais je me suis amélioré ça c’est sûr ! (rires)

Votre personnage principal est un enfant, pourquoi ce choix ?

À vrai dire, ça a été l’une de mes questions principales lorsque je me suis lancé, choisir des personnages aussi jeunes n’allait pas permettre à mes lecteurs de pouvoir s’identifier à lui, tout du moins pas directement. Malgré tout, je trouvais indispensable de commencer l’histoire à son plus jeune âge, car comme beaucoup de héros, son histoire n’est pas des plus joyeuses, il traverse des tourments et je ne voulais pas que le lecteur arrive après ces passages importants de sa vie. Je souhaitais travailler avec ses difficultés, modeler son caractère au fur et à mesure et que le personnage grandisse dans les mains de mes lecteurs. Commencer avec l’enfance me permettait de travailler plus en profondeur la psychologie.

C’est d’ailleurs pour cette même raison, celle de ne pas rester dans la surface que le livre propose plusieurs points de vue, dont celui de l’antagoniste. Je souhaite que le lecteur puisse au mieux comprendre, mieux saisir les nuances et mieux imaginer se projeter les personnages, leurs qualités comme leurs défauts.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à construire et/ou écrire ?

Vous savez, je suis une personne plutôt pragmatique qui a tendance à penser que “les choses difficiles sont faites de choses simples”. Dans mon travail comme dans l’écriture de ce livre, j’ai donc découpé les étapes qui me paraissaient les plus compliquées. Mais si je devais choisir une difficulté je dirais que ça a été la création de mon monde. J’ai dû prendre deux à trois mois à le mettre en place. Comme il s’agit de mon premier livre, je n’ai pas tout de suite trouvé ce qui me permet de bien écrire, j’ai tout appris en construisant mon histoire. Je fais, par exemple, partie de ses auteurs qui ont besoin d’en un premier temps de dessiner, le monde comme les personnages qui y vivent. L’image est pour moi une référence tout au long de l’écriture. Pour moi, les mots sont une manière de peindre notre imaginaire, de le représenter.

Ensuite, si je dois parler de difficulté je dirai que lorsqu’on part sur une histoire aussi longue, qui se déroule en plusieurs tomes, dans un univers aussi complexe, il faut faire attention aux incohérences et définir très précisément les règles. Dans ce registre, j’ai eu de grandes difficultés à créer les différents postes et leurs hiérarchies de pouvoir dans l’armée de mon univers. Ce n’est peut-être pas évident ce que je vous dis, mais pour mieux imaginer la difficulté, dans l’univers fantastique que j’ai créé, quel est l’équivalent de la cavalerie, de l’infanterie ? Donc cette hiérarchisation a pris du temps et j’ai sollicité de l’aide pour ne pas proposer quelque chose de décousu.

Comment avez-vous construit votre intrigue ?

Je souhaitais que mon intrigue dépasse le personnage principal, que son histoire soit liée à quelque chose de plus grand, plus vaste que lui. C’est aussi la raison pour laquelle mon livre n’est pas adressé aux enfants, car on est avant tout sur une intrigue politique dans laquelle mon héros va se retrouver mêlé à cause de sa vengeance personnelle. Je voulais une intrigue complexe qui puisse refléter le monde vaste et complet que j’ai créé.

En construisant mon livre j’ai également voulu sortir du plan “classique” des isekai, qui est que le personnage réincarné ou transmuté soit le personnage principal, c’est pour ça que mon intrigue se déroule autour de l’enfant.

Peut-on s’attendre à des spin-off de votre univers ?

Oui bien sûr. J’adore mes personnages et l’univers que j’ai construit et j’ai encore beaucoup de choses à raconter, notamment sur le père du héros, mais je n’en dis pas plus !

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