Critique de livre : « Mina's Matchbox », de Yoko Ogawa
« La boîte d'allumettes de Mina », le dernier roman de l'écrivaine japonaise Yoko Ogawa, est une histoire de premiers enchantements et de derniers soubresauts. En 1972, Tomoko, une fillette de 12 ans, quitte sa mère veuve à Tokyo pour passer un an avec la famille de sa tante maternelle, héritière d'une fortune dans les boissons gazeuses. Tout lui paraît étranger, depuis son oncle à moitié allemand, qui vient la chercher à la gare dans sa Mercedes rutilante, jusqu'à la propriété familiale aux allures de chambre de rêve au pied d'une montagne à Ashiya, une ville côtière cossue.
Là, Tomoko rencontre sa tante taciturne et sa cousine intelligente et curieuse, Mina. D'un an plus jeune que Tomoko, la petite Mina est atteinte d'une maladie chronique et ne quitte la maison que pour aller à l'école, bien que son imagination nourrie par les livres soit suffisamment vaste pour les accueillir toutes les deux.
La famille est également entourée de Rosa, la chaleureuse grand-mère paternelle de Mina, née à Berlin et installée au Japon 40 ans plus tôt, mais qui a du mal à comprendre la langue japonaise, et de Pochiko, l'animal de compagnie de la famille. Pochiko, un hippopotame nain en voie de disparition, est le seul vestige d'un zoo qui existait autrefois sur le domaine avant la Seconde Guerre mondiale. Chaque matin, Mina, jugée trop fragile pour aller à pied en classe, monte sur le dos de Pochiko, escortée par un gardien qui tient l'animal en laisse.
La maisonnée entière, avec ses rituels mystérieux et ses objets ténébreux, semble sur le point de disparaître. Les signes matériels de sa disparition sont omniprésents : la poussette allemande aux bordures dorées et aux banderoles en soie ; les livraisons régulières de Fressy, la boisson gazeuse sucrée que la famille croit être une sorte d'élixir ; et la collection secrète de boîtes d'allumettes de Mina aux couvercles aux motifs fantaisistes : un éléphant sur une bascule, un ange réparant ses ailes, une fille attrapant des étoiles filantes. Les boîtes d'allumettes – et les histoires qu'elles inspirent à Mina – sont partagées en toute confiance avec Tomoko seule.